Pourquoi le «Sharenting» comporte des risques, et comment s’en prémunir ?
Comme plus de la moitié des parents, il vous arrive peut-être de partager des photos de vos enfants en ligne. Découvrez comment vous prémunir des risques liés à la diffusion de ces contenus.
Vous publiez des photos de vos enfants sur les réseaux sociaux ? Lors d’un anniversaire, en vacances, ou le jour de la rentrée scolaire, les occasions d’immortaliser et de partager ces moments précieux ne manquent pas.
En apparence, cela peut paraître anecdotique. Pourtant, cette pratique banale pour beaucoup de parents peut comprendre des risques pour les enfants et leur famille.
Depuis la généralisation des réseaux sociaux, la surexposition des enfants sur le web porte un nom : le «sharenting».
Qu’est-ce que le «sharenting» ?
Le mot «sharenting», qui nous vient de l’anglais, est issu de la contraction des mots «share» (partage) et «parenting« (parentalité). Ce terme désigne le fait de partager des photos et vidéos de ses jeunes enfants sur les réseaux sociaux, sans leur consentement.
Nommé pour la première fois dans un article du Wall Street Journal ce phénomène alerte les instances de protection de l’enfance et les spécialistes de la vie privée. D’autant plus que certaines familles en ont fait un véritable loisir voire un métier d’influenceur, multipliant les posts, stories et vlogs pour documenter leur propre histoire.
Le sharenting en chiffres
Dans une étude réalisée par l’Observatoire de la Parentalité et de l’Éducation numérique dévoilée en février 2023, nous constatons que les parents sont nombreux à avoir des pratiques potentiellement à risque pour l’exposition de leurs enfants en ligne :
-
Plus de la moitié (53 %) des parents français ont déjà partagé du contenu sur leurs enfants sur les réseaux sociaux, et 43 % d’entre eux ont commencé à publier dès la naissance de leur enfant.
-
39 % des parents publient moins d’une fois par mois, et 1 % plus d’une fois par jour
-
3 % des parents se disent influenceurs. Seulement 44% d’entre eux déclarent obtenir le consentement de l’enfant avant de publier du contenu sur lui, et 42 % ne pas empiéter sur ses temps de repos, de devoirs ou de loisirs.
En outre, un sondage réalisé auprès de 1000 parents par Security.org en 2021 démontre que les parents sont encore loin d’avoir les meilleurs réflexes :
-
80 % des parents utilisent le vrai nom de leurs enfants dans leurs publications en ligne.
-
Moins d’un quart des parents demandent toujours l’autorisation de leurs enfants avant de publier du contenu les concernant sur les médias sociaux, et environ un tiers d’entre eux ne demandent jamais leur autorisation.
-
Près d’un quart des parents ont des paramètres publics sur leurs profils, ce qui signifie que n’importe qui peut voir ce qu’ils publient, même s’ils ne sont pas amis.
-
Près de huit parents sur dix ont des amis virtuels ou des followers qu’ils n’ont jamais rencontrés dans la vie réelle.
Le partage sur Internet n’est pas anodin
Un contenu peut être détourné à des fins malveillantes. Dès le moment où un fichier est publié sur Internet, nous en perdons le contrôle. Le cauchemar de n’importe quel parent serait de savoir qu’une photo qu’ils ont publiée est utilisée pour usurper l’identité de leur enfant. Dans certains cas plus graves encore, des parents ont découvert que des fichiers leur échappaient vers les réseaux les plus sombres du web (pédopornographie, forums pédophiles, etc.).
Selon le Conseil français des associations pour les droits de l’enfant (COFRADE) : « La prédation en ligne est favorisée par certaines pratiques des jeunes et des parents eux-mêmes qui ignorent ou sous-estiment les risques de leur exposition sur Internet.»
Les médias peuvent contenir des informations que vous ne souhaitez pas partager. Il peut s’agir par exemple de coordonnées GPS inscrites dans les métadonnées d’une photo. Ces données révèlent, entre autres, l’heure et le lieu où la photo a été prise.
Conseils
Vous pouvez facilement supprimer ces informations confidentielles d’un média.
Quelques ressources :
- Arrêter et supprimer les métadonnées de localisation dans Photos sur iPhone
- Supprimer les métadonnées des images (sur Mac et Windows)
- Supprimer les données EXIF d’un appareil photo
La construction de l’identité numérique d’un mineur sans son consentement peut porter atteinte à sa vie privée. À l’âge de 13 ans, un enfant apparaîtrait sur 1300 photos en ligne, qu’il y consente ou pas. Pour remédier à cette surexposition souvent maladroite, une proposition de loi a été votée à l’Assemblée nationale le 10 octobre 2023. Ce texte vise à garantir le respect du droit à l’image des enfants, en précisant que l’avis de l’enfant doit être pris en compte, et que l’autorité des deux parents s’exerce au moment de partager un contenu privé.
Publier une photo de ses enfants : les bonnes pratiques à retenir
Le temps des albums photos est révolu, et il serait utopique d’interdire le partage de souvenirs sous format numérique à notre époque. Il convient toutefois de prendre quelques précautions pour préserver ses enfants.
Privilégier les e-mails et les messageries privées
Selon un rapport du commissaire à l’enfance sur la collecte et le partage des données relatives aux enfants, 22 % des parents permettent à des inconnus d’accéder à leurs publications sur Facebook. Pour partager un souvenir sur lequel votre enfant apparaît, il est donc recommandé d’utiliser un outil de messagerie privée comme un groupe WhatsApp familial.
Sécuriser ses profils sur les réseaux sociaux
Une bonne pratique consiste à limiter l’accès à votre profil et la visibilité de vos publications grâce aux paramètres de confidentialité sur chaque réseau social. Vous pourrez ainsi décider qui peut voir ce que vous postez, désactiver le partage de vos publications, ou encore bloquer certaines personnes qui vous suivent dont vous ne connaissez pas l’identité.
Anonymiser les photos partagées en ligne
Si vous publiez sur les réseaux sociaux, évitez de montrer le visage de l’enfant (il est possible de le cacher avec un emoji) ou de mentionner son prénom. Dans l’idéal, conservez uniquement les photos prises de loin ou en groupe en faisant un tri dans les publications que vous souhaitez conserver. En cas de doute avant ou après une publication, consultez en premier lieu l’autre parent ou votre entourage.
À savoir :
Si vous constatez qu’une photo a été partagée sans votre consentement et que vous souhaitez la faire retirer, il convient de s’adresser au réseau social dans le cadre de votre droit à l’effacement. Dans le cas où votre demande ne serait pas prise en compte, vous pouvez adresser une plainte à la CNIL.
Expliquer le consentement au partage et la notion d’identité numérique à ses enfants
Chaque mineur possède un droit au respect de la vie privée, dont il doit être informé lorsqu’il est en âge de comprendre. C’est également l’occasion de l’informer sur la notion de trace numérique, afin qu’il mesure ce qu’implique le partage de sa vie privée sur Internet.
Vous êtes-vous déjà demandé ce que votre enfant regarde sur les réseaux sociaux ? Ce qu’il fabrique toute la journée avec son smartphone ? Pas si simple de le savoir précisément… Découvrez notre défi familial pour apprendre, toujours en s’amusant, les bonnes pratiques sur les réseaux !
24 heures dans la vie d'une famille connectée
Les Français passent un tiers de leur journée connectés à Internet. En fonction des âges, les usages et les équipements utilisés varient. Suivez le quotidien de trois membres fictifs d’une famille représentative de nos habitudes en ligne.
6h30, presque un tiers d’une journée. C’est le temps que les Français passent en moyenne chaque jour sur Internet. En plus d’établir ce chiffre, le premier Baromètre digital BNP Paribas-CSA Research, publié en novembre dernier, a cherché à comprendre comment nous surfons, sur quels sites et pour quels usages. Pour illustrer les conclusions de ce baromètre, nous avons imaginé une famille représentative des pratiques connectées en France, constituée de trois membres : Léa, l’adolescente hyperconnectée, son père Christophe, qui utilise Internet pour le travail autant que pour sa vie personnelle, et sa grand-mère Nicole. Voici le récit-fiction de leur journée.
Smartphone en main dès le réveil
7h00. Le réveil sonne. Léa, 17 ans, ouvre un œil et attrape son smartphone. Pas question de se lever avant de s’être connectée sur Facebook. 84% de ses amis sont inscrits sur ce réseau social, qui est l’application la plus utilisée par les mobinautes de tous âges. Comme 8 jeunes âgés de plus de 15 ans sur 10, autant dire tout le monde au lycée, elle ne peut pas envisager d’aller en cours sans avoir son smartphone dans la poche, et pour cause : c’est lui qu’elle utilisera principalement pour se connecter à Internet dans la journée. Pendant au moins 4 heures.
Avant de repousser la couette, Léa publie un selfie intitulé « pas envie d’aller en cours » sur Snapchat, le réseau social sur lequel la majorité de ses camarades sont inscrits, mais pas ses parents. Comme elle, 35% de ses camarades ont pris l’habitude de poster des photos d’eux sur les réseaux sociaux. Mais elle ne diffuse pas de clichés montrant ses proches. Seul un quart des jeunes le font.
Son père, Christophe, 47 ans, partage parfois quelques photos sur Facebook, mais c’est très occasionnel. Et comme près de la moitié des mobinautes, il restreint à ses seuls amis l’accès à ses images personnelles. Lui aussi débute sa journée sur son smartphone, mais il l’utilisera moitié moins de temps que sa fille au cours des prochaines 24 heures. Léa est de nouveau connectée, sur Instagram, pour poster une photo de la tenue vestimentaire qu’elle a choisi de porter ce jour-là.
En buvant son café, Christophe consulte une application de transport pour identifier le meilleur trajet pour se rendre à son premier rendez-vous client. Tout en évitant de préciser sa géolocalisation. Avant de se mettre en route, il consulte ses e-mails, usage fréquent pour la moitié des mobinautes, et il efface sans l’ouvrir ce courriel avec pièce jointe venant d’un expéditeur inconnu, pour éviter tout risque de piratage de ses données personnelles. Un coup d’oeil aux sites d’information, et il est temps de partir. Il attrape ses clés de voiture et son ordinateur portable professionnel, qui lui permettra de naviguer en ligne pendant 3 heures dans la journée. Après le déjeuner, de retour au bureau, il se connectera pendant 2h30, sur son ordinateur fixe cette fois, pour réaliser des opérations financières professionnelles. Entre deux dossiers, il consultera sa messagerie personnelle. Puis, comme trois utilisateurs professionnels sur dix, il utilisera Internet pour promouvoir son activité sur la page Facebook de l’entreprise, pour gérer ses déplacements professionnels, pour se tenir informé des meilleures pratiques dans son secteur, et pour stocker des fichiers. Il s’interdit de transférer des documents professionnels sur ses appareils personnels, par sécurité.
La journée au bureau touche à sa fin, et comme 20% des professionnels, Christophe s’accorde un moment au bureau pour traiter quelques affaires personnelles : gérer sa carrière sur LinkedIn, consulter son profil personnel sur Facebook, traiter une demande administrative ou encore faire un achat en ligne. Comme 97% des internautes qui possèdent un smartphone, Christophe est adepte du e-commerce. Il préfère ne pas enregistrer ses données bancaires sur les sites où il effectue ses achats, sauf sur ceux qu’il utilise souvent. Comme ce site de livraison de pizzas, où il passe commande pour le dîner du soir avec sa fille et sa mère, Nicole…
[* “97”, “des internautes qui possèdent un smartphone”, “achètent en ligne”, “” *]
De retour à la maison, il consulte son compte bancaire en ligne. Il fait pleinement confiance à sa banque pour garantir la sécurité de ses données – bancaires comme personnelles- plus encore qu’à son opérateur mobile. Mais il ne le fait pas n’importe où. Puis il se tourne vers sa tablette, qu’il utilise en moyenne 1h30 par jour pour lire les résultats sportifs ou se détendre en jouant à Candy Crush. Le « social gaming » séduit à tout âge ! Pendant ce temps, Léa est rivée à l’ordinateur familial. Comme 8 jeunes de moins de 25 ans sur dix, elle se rue sur Internet pour regarder la télévision et télécharger des films, des livres ou de la musique, ou pour regarder des films en streaming. Mais ce soir-là, elle suit un MOOC pour développer ses connaissances en dehors de l’école sur les sujets de son choix. Un quart de ses camarades sont inscrits à ces cours en ligne gratuits.
Internet n’est pas invité à table, si ce n’est dans la conversation.
La grand-mère, Nicole, estime que les risques sur Internet se sont accrus au cours des dix dernières années, et Léa acquiesce. Christophe, lui, fait partie des 10% de Français qui pensent que la Toile est devenue plus sûre. On parle « anti-virus » (qui oserait surfer sans en avoir un?), « paramètres de confidentialité », « historique de navigation », « géolocalisation » et « cookies ». Personne ne se demande s’il est question du dessert. Ces mots sont connus par 8 à 9 Français sur 10. D’autres restent mystérieux.
Léa explique donc à Nicole le concept du « phishing », le protocole de paiement sécurisé « https », et les avantages du « cloud ». Seuls 35% des Français utilisent cette solution de stockage, plébiscitée par près de la moitié des jeunes. Nicole se demande où sont stockées les photos que l’on poste sur les réseaux sociaux, et personne ne sait exactement. Par une anecdote, chacun raconte avoir pris des risques pour sa sécurité en ligne : Léa reconnaît s’être connectée à des sites inconnus avec ses identifiants Facebook, Nicole avoue utiliser le même mot de passe pour tous les comptes qu’elle crée et Christophe admet qu’il ne lit jamais les conditions d’utilisation avant de les accepter. On se promet d’être plus vigilants en découvrant les chiffres du piratage en ligne : un Français sur six et une entreprise française sur dix en ont été victimes au cours de l’année écoulée. Les trois convives s’accordent sur la nécessité de désactiver un compte victime de piratage. Mais de là à avertir la police… Et personne ne songe à solliciter la Cnil, qui est pourtant l’organisme chargé de protéger les citoyens sur Internet.
Le dîner terminé et Nicole partie, Léa se saisit de la tablette familiale pour acheter en ligne ce flacon de parfum qu’elle a découvert dans le tutoriel vidéo tout juste publié sur Youtube par sa blogueuse préférée, qui a le même âge qu’elle. La soirée touche à sa fin. Christophe récupère la tablette pour visiter quelques sites d’information avant d’éteindre les lumières. Léa est déjà couchée, mais pas déconnectée. Elle a tant de choses à raconter à ses amies par messagerie instantanée avant de s’endormir … avec son smartphone sur l’oreiller.
Sources complémentaires : Médiamétrie, Air of Melty
Qui peut voir mes stories ?
Une story c’est l’histoire de votre journée, racontée par des photos et des vidéos, disponible 24h. Elle est visible par vos amis et followers, autant de fois qu’ils le désirent, et permet un partage d’expériences. Attention donc à ne pas partager des informations trop intimes !
Les stories, qu’est-ce que c’est ?
Les stories sont un moyen ludique de faire un reportage quotidien sur votre vie et vos activités, sans envoyer le contenu à une personne spécifique mais en le laissant libre d’accès à votre réseau.
Le concept de story a vu le jour à la sortie de l’application Snapchat en 2011. Le réseau social s’est fait connaître grâce au “contenu éphémère”. En effet, tout le réseau social repose sur le partage de messages privés, images et vidéos, qui s’autodétruisent au bout d’un temps défini. La story s’inscrit également dans cette ligne puisqu’elle permet de partager pendant 24h des contenus à toute sa liste d’amis, visionnable autant de fois qu’on le désire.
Le concept est un réel succès et n’a pas tardé à être imité par les autres réseaux sociaux. Instagram a été le premier à suivre ce modèle, en avril 2016, suivi de WhatsApp, et de Facebook un an plus tard et enfin de LinkedIn en 2020.
Si à nos yeux, une story ne dure que 24h, sachez que toutes les applications gardent les contenus dans un coin de leur mémoire. Faites donc bien attention avant de poster !
Instagram a instauré la possibilité d’épingler ses stories et de les mettre à la une de son compte. Ces stories sont donc consultables sans contrainte de temps.
Qui peut voir ma story ?
Lorsque vous publiez du contenu dans votre story, plusieurs options s’offrent à vous selon le réseau social dans lequel vous postez :
Sur Instagram, si votre compte est public, votre story sera accessible aux utilisateurs qui vous suivent et même ceux qui ne vous suivent pas. N’hésitez pas à modifier vos paramètres pour contrôler la diffusion de vos messages.
Quelques astuces pour gérer vos stories sur Instagram :
- mettre mon compte en mode privé pour limiter la portée de la story à ses followers ;
- masquer ma story à une liste d’utilisateurs ;
- utiliser le mode Amis Proches pour limiter le visionnage d’une story aux personnes sélectionnées ;
- regarder la liste des utilisateurs ayant vu ma story ;
- désactiver la réponse à ma story ;
- désactiver le partage de ma story par les autres utilisateurs.
Sur Snapchat, les choses sont différentes. Un seul paramètre est disponible : la visibilité de votre story.
Vous avez le choix entre 3 options :
- tout le monde ;
- vos amis ;
- personnalisé (si vous voulez limiter ce mode à certains de vos amis).
Les paramètres généraux sont agrémentés de paramètres spécifiques à chaque contenu publié en story.
Lors de la publication d’une story, Snapchat vous laisse ainsi quatre possibilités :
- une story visible de tout le monde ;
- une story privée dans laquelle vous serez le seul contributeur et dans laquelle vous sélectionnez les utilisateurs qui peuvent la voir ;
- une story personnalisée dans laquelle vous pouvez admettre d’autres contributeurs ;
- une story délimitée dans laquelle seuls vos amis et les amis de vos amis proches peuvent contribuer et voir votre story.
Sur Facebook, vous pouvez contrôler avec qui vous partagez votre story et modifier les paramètres de confidentialité à tout moment. À côté de votre story en bas à droite, cliquez sur le sélecteur d’audience :
- Public : vos amis et abonnés Facebook, ainsi que les personnes avec lesquelles vous avez discuté sur Messenger, voient vos stories. Tous vos abonnés peuvent voir votre story, mais seuls vos amis peuvent y répondre.
- Amis et contacts : vos amis Facebook et vos contacts Messenger voient vos stories.
- Amis : seuls vos amis Facebook voient votre story sur Facebook et dans l’application Messenger. Vos contacts Messenger ne voient pas votre story.
- Personnalisé : vous pouvez autoriser certains utilisateurs à voir vos stories.
À noter que sur toutes les plateformes, si votre compte est public et que vous ajoutez un hashtag et une localisation, votre publication sera centralisée avec les autres stories mentionnant ces informations. Attention donc à ce que vous publiez !
Partager sur :